Avec le soutien institutionnel de

Prévention
des infections
à papillomavirus


PUBLIÉ LE 06/10/2025

Dans un contexte de hausse des infections sexuellement transmissibles observée en 2021, en 2022 et confirmée en 2023 par Santé publique France, la protection, la prévention et le dépistage restent des outils essentiels de la lutte contre ces infections qu’il faut renforcer (1, 2). Et les infections à papillomavirus humain ne font pas exception.


Les infections virales à papillomavirus humain (HPV) font partie des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes et 80 % des hommes et des femmes seront touchés à un moment de leur vie (3, 4). Bien qu’une majorité des ces infections restent asymptomatiques et disparaissent spontanément en un à deux ans, les HPV sont responsables chaque année d’environ 100 000 cas de condylomes ano-génitaux, 35 000 lésions précancéreuses et 7 130 cas de cancers, soit 19 cas par jour (4, 5).

En termes d’incidence de cancers HPV induits, une part importante du fardeau est portée par le cancer du col utérin (47 %), suivi des cancers de l’oropharynx (25 %) et du cancer anal (23,5 %) (5). Les autres cancers génitaux (cancer du pénis, de la vulve et du vagin) restent plus rares (5). Contrairement aux idées préconçues, près de 30 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes (4).

Prévention et dépistage

La lutte contre les IST s’appuie sur un triptyque complémentaire, à savoir l’usage systématique du préservatif ainsi que la vaccination et le dépistage lorsqu’ils existent.

Actuellement, les hépatites A et B ainsi que les infections à HPV sont les seules IST pour lesquelles une vaccination est disponible. Selon l’Institut national du cancer, la vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections à HPV à l’origine des cancers. En revanche, tous les cancers HPV induits ne disposent pas de moyens de dépistage en population générale. S’il existe un dépistage pour les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l‘utérus, recommandé pour toutes les femmes dès l’âge de 25 ans, ce n’est pas le cas pour les lésions précancéreuses et/ou les cancers de la vulve, du vagin, de l’anus et du pénis (4).

Rattrapage vaccinal, il y a urgence

En 2025, la vaccination contre le HPV est recommandée en France chez les jeunes filles et les jeunes garçons âgés de 11 à 14 ans révolus avec un rattrapage possible jusqu’à 26 ans, même si à ce jour, la vaccination n’est remboursée que jusqu’à 19 ans révolus et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (5). La tranche d’âge 11-14 ans reste à privilégier du fait d’une meilleure réponse immunitaire à cet âge et d’une protection maximale avant le début de l’activité sexuelle. Pourtant, les taux de couverture vaccinale actuels indiquent que seuls la moitié des jeunes filles et un quart des jeunes garçons ont reçu un schéma vaccinal complet (48 % et 24,5 % respectivement), des chiffres loin de l’objectif de 80 % de couverture vaccinale (4, 5).

Caroline Nidelet

À SAVOIR

Références

  1. Santé publique France. VIH et IST bactériennes en France. Bilan 2023 [en ligne]. [Consulté le 10/09/2025]. Disponible à l’adresse : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-sexuellement-transmissibles/vih-sida/documents/bulletin-national/vih-et-ist-bacteriennes-en-france.-bilan-2023#:~:text=En%202023%2C%20les%20nombres%20de,les%20hommes%20ou%20femmes%20h%C3%A9t%C3%A9rosexuels
  2. Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) : quatre nouvelles infections dépistées sans ordonnance dans tous les laboratoires de biologie médicale [en ligne]. [Consulté le 10/09/2025]. Disponible à l’adresse : https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/sante-sexuelle-et-reproductive/article/prevention-des-infections-sexuellement-transmissibles-ist-quatre-nouvelles
  3. Santé publique France. Étude PrévIST 2022-2023 [en ligne]. [Consulté le 10/09/2025]. Disponible à l’adresse : https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/etude-previst-2022-2023#:~:text=Les%20infections%20virales%20%C3%A0%20papillomavirus,HPV%20chez%20les%20plus%20jeunes
  4. Institut national du cancer (INCa). Arguments clés pour la vaccination contre les cancers HPV pour les professionnels de santé [en ligne]. [Consulté le 10/09/2025]. Disponible à l’adresse : https://www.cancer.fr/catalogue-des-publications/depliant-arguments-cles-vaccination-hpv-pour-les-ps-a5
  5. Haute Autorité de santé (HAS). Papillomavirus (HPV) : le rattrapage vaccinal recommandé chez les femmes et les hommes jusqu’à 26 ans révolus [en ligne]. [Consulté le 10/09/2025]. Disponible à l’adresse : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3605077/fr/papillomavirus-hpv-le-rattrapage-vaccinal-recommande-chez-les-femmes-et-les-hommes-jusqu-a-26-ans-revolus#_ftnref1

    Réalisé par l'Agence Profession Santé